jeudi 29 septembre 2022

Impressionnisme et théorie des ensembles - en 1874, « Impression, lever de soleil » de Monet et « Ensemble infini » de Cantor

J'ai souhaité dans une perspective plus large comprendre la signification de la confusion intellectuelle sans précédent que le théorème d'incomplétude de Gödel a suscitée dans le monde universitaire et le grand public.

En voyageant dans l'histoire, j'ai remarqué l'année particulière 1874, où l'impressionnisme et la théorie des ensembles sont apparus en même temps !


1. Impressionnisme : « Impression, soleil levant » de Claude Monent (1840-1926)


L'événement marquant de la naissance de l'impressionnisme a été le tableau de Monet, « Impression, soleil levant », exposé lors de la première exposition impressionniste en avril 1874, donnant ainsi son nom au mouvement.


L’article de Jules-Antoine Castagnary, « Les impressionnistes », a été paru dans « Le Siècle » le 29 avril 1874 : « Le mot même est passé dans leur langue : ce n'est pas paysage, c'est Impression que s'appelle au catalogue le Soleil levant de M. Monet. Par ce côté, ils sortent de la réalité et entrent en plein idéalisme. »  



2. Théorie des ensembles : les «  ensembles infinis »  de Cantor (1845-1918)


L'événement marquant de la naissance de la théorie des ensembles est un article publié par Cantor en 1874, “On a Characteristic Property of All Real Algebraic Numbers”. Cantor donne la définition d'un ensemble comme suit :


- A set is a gathering together into a whole of definite, distinct objects of our perception or our thought—which are called elements of the set.


Eduard Heine avait posé la question de l'unicité de l'écriture d'une fonction périodique d'une variable réelle comme série de fonctions trigonométriques. Intéressé par ce problème, Cantor obtint l'unicité pour les fonctions continues. En 1872, il s'attacha à définir l'ensemble des points de discontinuité de ces fonctions, ce qui présuppose de manipuler des ensembles infinis. C'est ainsi qu'il commença à s'interroger sur l'infini. En 1874, Cantor publia ses premiers travaux sur le sujet dans le Journal für die reine und angewandte Mathematik, où il donna la première démonstration que l'ensemble des réels n'est pas dénombrable.

 



Si l'impressionnisme est le tournant de l'art traditionnel vers l'art moderne, alors la théorie des ensembles est le tournant des mathématiques classiques vers les mathématiques modernes. 


Ainsi, l'art et les mathématiques, les deux domaines de la créativité humaine, peuvent aider à déchiffrer le théorème d'incomplétude de Gödel, dans un progrès commun vers la modernité et une inspiration mutuelle


Référence :

[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Impression,_soleil_levant

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Cantor

[3] https://www.cantorsparadise.com/the-nature-of-infinity-and-beyond-a05c146df02c

mardi 20 septembre 2022

L’ « apprentissage » dans les cultures chinoise et occidentale - de l'étymologie de « apprentissage »

 I. Etymologie

1, Du chinois : les caractères chinois “學習”  


= 𦥑(deux mains+ 爻(Bagua [2]+ 冖(salle+ 子(étudiant


Etre conscient de, inspirer. - Shuowen Jiezi [1]

學,覺悟也。从教从冂。冂,尚矇也。- 说文解字




= (Plume) + (Blanc)


Pratiquer. Le petit oiseau essaie à plusieurs reprises de voler dans la journée. - Shuowen Jiezi [1]

習,数飞也。- 说文解字



2Du latin : apprendre 


Du latin apprehendere (« prendre, saisir, attraper ») [3]


II. L'"apprentissage" dans les cultures chinoise et occidentale


Selon la culture traditionnelle chinoise, l’accent de l’apprentissage est mis sur la « subjectivité » de l’individu :  « apprendre »  des autres et «  pratiquer »  de soi-même. 


La subjectivité de l'individu est le véritable moteur de l'apprentissage, et la destination ultime de l’apprentissage.


Confucius a dit : "Lorsque vous enseignez à un étudiant, ne l'inspirez pas jusqu'à ce qu'il veuille comprendre mais ne puisse pas ; ne l'éclairez pas jusqu'à ce qu'il veuille parler mais ne puisse pas. Enseignez-lui un aspect, mais il ne pourra pas en déduire les trois autres, et cessez alors de l'enseigner."


Mencius a dit : "Si un homme veut atteindre une connaissance profonde, il doit suivre une certaine méthode d'apprentissage, afin de pouvoir comprendre naturellement la vérité de celle-ci. S'il peut naturellement comprendre la vérité, alors il pourra vivre dans son cœur et ne pas la perdre, et s'il peut vivre dans son cœur et ne pas la perdre, alors il pourra s'appuyer sur elle pour faire son travail. C'est pourquoi l’homme de bien espère qu'il pourra naturellement en comprendre la vérité.


Dans la tradition culturelle occidentale, l'apprentissage se réfère principalement à l'acquisition de connaissances, de la phrase de Socrate "la connaissance est la vertu" à celle de Bacon "la connaissance est le pouvoir". 


Si l'apprentissage de la connaissance est indispensable aux êtres humains, et si l'accumulation et l'évolution des connaissances constituent la principale composante et la force motrice de la civilisation humaine, l'accent mis unilatéralement sur cet apprentissage fondé sur la connaissance peut entraîner une confusion quant à la subjectivité de l’homme.


III. "Apprentissage automatique" en intelligence artificielle


Dans la pratique d’Intelligence Artificielle, on entend par "apprentissage automatique" la capacité d'une machine à "apprendre" en imitant la capacité d'apprentissage humaine. Cet accent fait la distinction entre les humains et les machines à différents niveaux.


En fait, l'"imitation" de l'apprentissage automatique implique trois niveaux, par exemple "l'apprentissage par renforcement", qui imite d'abord le comportement humain d'action-évaluation en interaction avec l'environnement pour définir un "agent", le modélise dans la machine, puis entraine la machine à apprendre pour obtenir son intelligence artificielle.


IV. "Apprentissage automatique" vs "apprentissage humain" 


"L'apprentissage automatique" est l'imitation de "l'apprentissage humain", l'"imitation" des êtres humains est l’essence de l’apprentissage automatique. Les machines peuvent imiter l'apprentissage et apprendre par elles-mêmes, mais son essence est la machine. La plus haute "imitation" des êtres humains est l'apprentissage des êtres humains par eux-mêmes.


La principale différence entre l'homme et la machine est que l'homme est avant tout un sujet inné qui apprend, alors que la machine acquis sa capacité d'apprendre grâce à un « inné artificiel ».


[1] Shuowen Jiezi (说文解字) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shuowen_Jiezi

[2] Bagua (八卦):hui trigrammes : https://www.blogger.com/blog/post/edit/2035233520342324807/8884734587109623054

[3] https://fr.wiktionary.org/wiki/appréhender


dimanche 11 septembre 2022

人 (homme) et 入 (entrer, pénétrer)

  (homme) et (entrer, pénétrer) sont deux caractères différents :

1, (homme)

Le caractère symbolise un homme débout.




L'homme, la plus précieuse des natures du ciel et de la terre. - Shuowen Jiezi [1]

人,天地之性最贵者也。- 说文解字


L'homme est la vertu du ciel et de la terre, la rencontre du yin et du yang, la rencontre des fantômes et des dieux, et la beauté des cinq éléments. - Classique des rites [2]

人者,天地之德,阴阳之交,鬼神之会,五行之秀气也。- 《礼·礼运》

2, (entrer, pénétrer)


Le caractère symbolise le passage du haut vers le bas. - Shuowen Jiezi [1]

内也。象从上俱下也。- 说文解字




[1] Shuowen Jiezi (说文解字) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shuowen_Jiezi

[2] Classique des rites (·礼运): https://fr.wikipedia.org/wiki/Classique_des_rites