A l'instar de John Cage avec la musique, Merce Cunningham s'appuie sur le hasard au moment de la création. Il utilise notamment le Yi-King, le plus ancien livre chinois, manuel des arts divinatoires. Il prépare en amont des "phrases", séries de mouvement, et tire au sort pour savoir dans quel ordre agencer ces séries de mouvements, le nombre de danseurs, les emplacements sur scène...
Dans son livre d'entretiens avec Jacqueline Lesschaeve « Le danseur et la danse », le chorégraphe décrit la méthode utilisée pour le ballet «Torse ». Il conçoit 64 phrases dansées, chacune composée d'un nombre de mouvements différent : la première phrase comprend un mouvement, la deuxième deux, la troisième trois et ainsi de suite... Chaque mouvement correspond à un changement de poids de corps. En parallèle, il divise la scène en 64 carrés. Il associe ces éléments aux 64 hexagrammes qui constituent le Yi-king pour en déterminer l'ordre et l'emplacement. Enfin, il joue aux dés le nombre de danseurs devant exécuter ces mouvements. Cela génère une chorégraphie très mathématique, dénuée de trame narrative et cela vaut à Merce Cunningham le surnom d'« Einstein de la danse ». Les spectateurs ont l'impression que soixante danseurs sont mobilisés alors qu'en fait il n'y en a que dix.
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